Le musicien nigérian Tony Allen, batteur et créateur de l’afrobeat aux côtés de son compatriote Fela Kuti, est décédé jeudi à Paris. Il avait 79 ans. Les hommages affluent du monde entier.
Depuis 24 heures le téléphone n’arrête pas de sonner, il faut annoncer l’inimaginable : Tony Allen, génial batteur et créateur de l’afrobeat aux côtés de son compatriote nigerian Fela Kuti, est décédé jeudi à Paris à 79 ans. Eric Trosset, son manager et ami, doit prévenir ses musiciens, consoler, alors que lui-même ne trouve pas les mots, et tenter d’expliquer aux agences de presse qui l’assaillent ce qui s’est passé.
Car en ces temps de coronavirus, les rumeurs vont bon train dès qu’un décès est annoncé. « Non il n’a pas été emporté par le Covid-19 », précise-t-il à l’AFP, et aux médias américains, CNN en tête, qui veulent vérifier l’information, ajoutant même que malgré son grand âge Tony était en pleine forme. « C’était assez soudain. Je lui ai parlé à 13h puis deux heures plus tard il était pris d’un malaise et a été transporté à l’hôpital Pompidou où il est décédé », indique-t-il, croyant à peine à l’information qu’il est en train de donner. Depuis les hommages de ses pairs ne cessent d’affluer sur les réseaux sociaux.
Il faut dire que tous ses proches le pensaient indestructible, voire éternel. « C’était une personne profondément humaine et incarné dans la vie. Il était attentif aux gens qui l’entouraient et avait une bonté et une coolitude extrême », raconte encore son manager à LCI. Son acolyte, le britannique Damon Albarn, l’un des leader de Gorillaz, avec lequel Tony Allen avait assuré en 2006 la batterie de son projet The Good, The Bad and The Queen, et qu’il considérait comme son fils spirituel, pleure au bout du fil lorsqu’il apprend la nouvelle. Les deux hommes qui s’admiraient ne partageront plus de projets ensemble.
« Sa disparition est tellement improbable dans notre esprit », ajoute Jean-Philippe Dary, contacté par LCI, un autre de ses compagnons de route depuis 1998 quand Tony Allen l’a appelé à ses côtés pour jouer des claviers. Début mars, les deux hommes étaient en concert avec Jeff Mills, légende de la musique techno au milieu des années 80, sans savoir que ce serait le dernier. « C’était l’homme le plus généreux que je connaisse. Sa seule ambition était de partager son talent avec nous, juste pour le plaisir. Il ne voyait pas son métier comme un travail », dit-il encore.
AFP