Patrice Evra n’a plus envie de se cacher derrière son rire. L’ancien international français a révélé à The Times, en marge de la publication de son autobiographie « I love this game », avoir été victime d’ agressions sexuelles à l’adolescence de la part d’un professeur chez qui il allait dormir. Une histoire longtemps restée secrète : l’ancien latéral gauche n’en a parlé que récemment à sa propre mère. « Bien sûr elle était dévastée, c’était un moment compliqué pour moi. Je dois encore le dire à quelques-uns de mes frères et sœurs et à quelques amis proches. […] Je ne veux pas que les gens aient pitié. C’est une situation difficile. Une mère ne s’attend pas à entendre cela de son propre enfant. Elle sentait que quelque chose n’allait pas et m’avait demandé pourquoi je ne voulais pas dormir dans la maison du professeur. »
« Je ne savais pas si quelqu’un d’autre me croirait »
Ici, le professeur est agresseur. Des feuillets extraits du bouquin décrivent avec une précision effrayante ces scènes sordides de la vie de l’adolescent. « Le professeur principal, croyant que j’étais endormi, mettait les mains sous mon dessus-de-lit et essayait de me toucher, a expliqué Patrice Evra dans son autobiographie. Je savais que ce qu’il faisait était mal et j’ai essayé de le repousser et de le frapper. J’étais costaud mais j’avais peur aussi même si je ne pouvais pas lui montrer que j’avais peur de lui. Cela durait 10 ou 15 minutes, comme une bagarre. Il ne blaguait pas et faisait tout pour enlever mon pantalon. Aucun mot était prononcé dans le noir mais il se touchait et était sexuellement excité. »
L’ancien joueur raconte également son ultime abdication face à son agresseur. « La dernière nuit chez cet homme, alors qu’il savait que je retournais dans ma famille, il a finalement réussi. Il a mis mon pénis dans sa bouche. » Paralysé par la honte et peur, Patrice Evra gardera ce secret, trop lourd pour un garçon, trop lourd tout court et jouera au football avec. « Je ne savais pas si quelqu’un d’autre me croirait », conclut-il.
AFP et Huffingtonpost