
En raison de la pandémie de coronavirus, la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, instituée en application de la loi dite Taubira de 2001 chaque 10 mai, est bouleversée.
Une cérémonie présidée par le Premier ministre Édouard Philippe, a eu lieu dimanche en petit comité. Elle s’est tenue au jardin du Luxembourg à Paris, en présence notamment des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi que du président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) Jean-Marc Ayrault.
Le thème des commémorations cette année est « la page manquante ». « On ne sait pas comment ce système a été mis en place. On sait qu’il y a eu l’esclavage et l’abolition, mais on sait moins qu’il a fallu trois révolutions pour obtenir cette abolition », explique Jean-Marc Ayrault.
Pour l’ancien maire de la ville de Nantes, plaque tournante du commerce triangulaire, la commémoration du 10 mai est l’occasion de rappeler la place que l’esclavage occupe dans notre histoire nationale. « Cela laisse des traces profondes et des blessures. Il faut les réparer. Il ne s’agit pas de créer de la division, ni d’opposer les mémoires les unes aux autres », a-t-il souligné en faisant référence aux adversaires de cette journée qui dénoncent un excès de repentance. « C’est notre histoire. Et pour que nous la partagions, il faut la faire connaître ».
« L’objectif n’est pas de culpabiliser, mais de donner des clés de compréhension et d’un vivre ensemble basé sur la justice, l’égalité, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de racisme, mais aussi la fraternité », a insisté Jean-Marc Ayrault, tout en ajoutant qu’il s’agit « d’un combat d’actualité ».
France24