Un ancien salarié du site Amazon de Saran (Loiret), dont le licenciement avait été reconnu « sans cause réelle et sérieuse » par les prud’hommes d’Orléans en octobre, a fait saisir les comptes de l’entreprise pour recevoir ses indemnités, a annoncé ce vendredi son avocat. « J’ai mandaté un huissier pour qu’il saisisse le compte. Cette procédure a commencé mercredi et elle dure une quinzaine de jours », a expliqué à l’AFP Me Avi Bitton s’appuyant sur un document émanant d’un huissier parisien que l’AFP a pu consulter.
Ce document évoque un « procès-verbal de saisie-attribution » émis à la demande de son client « à l’encontre d’Amazon France logistique SAS », dont le siège est à Clichy (Hauts-de-Seine).
L’entreprise condamnée par les prud’hommes
« Cela fait des mois qu’Amazon nous promène. Leur avocate dit qu’ils vont payer, mais ça fait trop longtemps que ça dure », a-t-il estimé. Selon Me Bitton, le géant de la vente en ligne a bien reçu la notification du jugement, comme son client, le 20 octobre. Ni Amazon, ni son client n’ont fait appel.
Selon l’avocat, l’ancien salarié n’a pas retrouvé d’emploi et est « en difficulté financière suite à ce retard d’exécution ». Le 19 octobre 2020, le conseil des prud’hommes avait condamné le géant américain à verser à son ancien salarié 15.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que plus de 6.000 euros d’indemnités de préavis de licenciement et de compléments de salaire.
Des faits sans « gravité »
L’ancien salarié avait été licencié fin 2018 après avoir suggéré le « blocage de l’entrepôt », à la veille du « Black Friday », dans un message sur le groupe Facebook intitulé « nous gilets jaunes », suivi par 29.000 abonnés.
Si Amazon était en droit d’estimer que le salarié n’avait pas à publier ce message par souci de loyauté envers son employeur, « la gravité des faits n’est pas avérée » objectivement, avaient considéré les juges. Si les faits reprochés « peuvent être répréhensibles, ils ne peuvent en aucun cas justifier une procédure de licenciement pour faute grave », avait conclu le conseil des prud’hommes.
AFP et 20minutes