La reprise du championnat de football se précise en Allemagne: le ministre de l’Intérieur s’est dit favorable au redémarrage de la Bundesliga qui devrait devenir ainsi le premier grand championnat européen à franchir le pas, malgré des joueurs testés positifs au coronavirus.
« Je trouve le calendrier proposé par la Ligue allemande de football plausible et je soutiens un redémarrage en mai » de la Bundesliga, a déclaré le ministre allemand de l’Intérieur et des Sports Horst Seehofer au quotidien Bild publié dimanche.
L’avis de M. Seehofer, qui joue un rôle clé au sein du gouvernement sur ce dossier compte tenu des deux portefeuilles dont il a la responsabilité, est déterminant.
Et il intervient à trois jours seulement d’une réunion au sommet prévue mercredi du gouvernement fédéral et des présidents de régions pour trancher définitivement sur le sujet.
Un feu vert pour des matches à huis clos apparaît désormais d’autant plus probable que les présidents de régions y sont eux déjà favorables.
La Ligue allemande (DFL) plaide en faveur d’une reprise des matches sans spectateurs d’ici fin mai.
Le ministre de l’Intérieur et des Sports a toutefois souligné que les équipes et joueurs devraient respecter plusieurs conditions.
« S’il y a un cas de corona au sein d’une équipe ou de son encadrement, le club dans son ensemble, et éventuellement aussi l’équipe contre laquelle il la joué en dernier, devront se mettre pour deux semaines en quarantaine », a dit le ministre.
« Il continuera donc à y avoir des risques pour le calendrier des rencontres et pour le classement » en cas de contamination, a-t-il ajouté.
De même, il a refusé que les clubs aient un accès privilégié par rapport au reste de la population aux tests, alors que les clubs ont suggéré un dépistage régulier de leurs joueurs.
L’Allemagne est comparativement un des grands pays européens qui s’en sort jusqu’ici le mieux face à la pandémie de coronavirus.
Elle compte un nombre assez élevé de cas recensés, qui s’établissait dimanche à 162.496. Mais celui des décès reste lui, à 6.649, inférieur à la plupart des autres grands pays européens, qui accueillent aussi les principaux championnats de football, comme l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie ou la France.
En France, la Ligue a même prononcé jeudi la fin définitive de la saison et sacré le Paris SG champion.
En Italie, pays d’Europe le plus durement touché par la maladie du Covid-19, le gouvernement a refroidi les clubs de Serie A en annonçant que les entraînements collectifs ne pourraient pas reprendre avant le 18 mai. Ce qui risque de repousser la date de reprise de la compétition privilégiée jusque-là par les instances. L’objectif d’une reprise au tout début juin est devenu intenable.
En Espagne, aucune date de reprise de la compétition n’est pour l’heure fixée. Les 4 ou 11 mai ont été évoqués pour le retour à l’entraînement collectif.
En Angleterre, la Premier League tente d’échafauder un projet « Restart » (redémarrage) qui vise un retour à la compétition le 8 juin, mais à huis clos et dans un nombre limité de stades, selon plusieurs médias.
En Allemagne, a contrario, les entraînements ont déjà repris. Mais le risque lui demeure.
Trois membres du FC Cologne, club de première division, ont ainsi été testés positif au nouveau coronavirus cette semaine et placés en « quatorzaine ». Et dans ce contexte, la perspective d’une reprise prochaine du championnat suscite aussi des craintes.
AFP et France24