Le procureur général égyptien a ordonné, mardi 11 mai, la libération d’un groupe de jeunes hommes soupçonnés d’avoir violé une femme dans un hôtel de luxe du Caire en 2014 après des accusations sur Internet l’année dernière. L’agression supposée, qui a eu lieu à l’hôtel Fairmont, un hôtel cinq étoiles du Caire, impliquait un groupe de jeunes hommes issus de familles aisées qui auraient drogué et violé une jeune femme, selon des témoignages sur les réseaux sociaux sur lesquels les procureurs ont enquêté.
« Il n’y a pas suffisamment de preuves contre les accusés pour poursuivre une affaire pénale. La libération des personnes temporairement détenues a été ordonnée », a déclaré le procureur général dans un communiqué tardif.
Des « contradictions » dans les témoignages
Le procureur a expliqué avoir poursuivi les suspects en mettant en place des interdictions de sortie du territoire et en émettant des mandats d’arrêt internationaux pour l’extradition de trois d’entre eux du Liban.
Il a également déclaré avoir interrogé la victime, un témoin qui se trouvait dans la suite de l’hôtel et 39 autres témoins ayant visionné le clip vidéo qui a circulé, montrant le viol. Les policiers enquêtant sur ces faits et des médecins légistes ont également été interrogés, a ajouté le procureur.
La même source a également évoqué le fait que « des contradictions sont apparues dans les témoignages des témoins sur les faits essentiels de l’incident » pour justifier de la clôture de l’enquête. Il a toutefois noté que celle-ci pourrait être rouverte si d’autres éléments étaient découverts.
Le mouvement égyptien #MeToo a pris de l’ampleur en Egypte depuis l’année dernière, de nombreuses femmes ayant témoigné de comportements sexuels abusifs. Selon des enquêtes menées par les Nations unies, la plupart des femmes de ce pays profondément conservateur ont été victimes de violences sexuelles, allant du harcèlement de rue aux attouchements et aux viols.
AFP et Lemonde