Pour la première fois, jeudi 2 juin, une équipe médicale américaine a greffé un implant d’oreille humaine créé à partir des cellules de la patiente soignée et à l’aide d’une imprimante 3D. Une procédure qui doit pouvoir aider les personnes souffrant d’une rare malformation à la naissance. Cette opération a été réalisée dans le cadre d’un essai clinique destiné à évaluer la sûreté et l’efficacité d’un tel implant pour les personnes atteintes de microtie, c’est-à-dire dont l’oreille externe (le pavillon) ne s’est pas développée correctement.
Une opération encore à l’essai
La procédure est réalisée en créant une empreinte 3D de l’autre oreille pleinement développée du patient, puis en collectant des cellules du cartilage de son oreille. Celles-ci sont ensuite mises en culture pour en obtenir une quantité suffisante, puis elles sont mélangées à un hydrogel de collagène. C’est ce mélange qui est utilisé pour imprimer l’implant.
L’implant est entouré par une coque imprimée et biodégradable pour le soutenir, qui est absorbée par le corps du patient avec le temps.
L’oreille greffée est supposée au fil du temps développer l’aspect et le toucher d’une oreille naturelle, y compris son élasticité.
L’essai clinique doit comprendre au total 11 patients, en Californie et au Texas.
Un espoir pour des formes de microtie plus graves
“En tant que médecin ayant traité des milliers d’enfants atteints de microtie à travers le pays et le monde, je suis enthousiasmé par cette technologie et ce qu’elle pourrait signifier pour les patients et leurs familles”, a déclaré le chirurgien Arturo Bonilla, fondateur d’un institut spécialisé dans le traitement de cette malformation, à San Antonio, au Texas.
Il dit espérer que cet implant puisse un jour remplacer les traitements existants, qui impliquent la création d’une prothèse à partir du prélèvement de cartilage d’une côte, ou d’une substance appelée polyéthylène poreux.
La première solution est une procédure lourde, et l’implant utilisant le polyéthylène poreux est moins flexible que celui testé aujourd’hui, a-t-il expliqué.
La microtie touche environ 1.500 bébés aux Etats-Unis chaque année, selon 3DBio Therapeutics, l’entreprise qui a crée l’implant. S’ils ne présentent pas d’autres problèmes de santé, ces enfants peuvent vivre tout à fait normalement. Mais certains peuvent mal vivre le regard des autres sur cette malformation.
À l’avenir, 3DBio souhaite développer des implants pour des formes plus sévères de microtie.
Les implants imprimés en 3D pourraient également être utilisés pour d’autres affections impliquant du cartilage, notamment des défauts ou des blessures au nez, des reconstructions mammaires ou un ménisque endommagé au genou.
AFP et Huffingtonpost