Une polémique portée par les principaux leaders d’opposition enflait mercredi 31 mars au Nigeria, au lendemain du départ du président Muhammadu Buhari, 78 ans, à Londres pour des raisons médicales, alors que le système de santé est défaillant et que des médecins menacent de se mettre en grève. Des voix de nombreuses personnalités s’élevaient mercredi et le hashtag #BuhariMustGo (#BuhariDoitPartir) était partagé plusieurs dizaines de milliers de fois sur Twitter pour dénoncer le voyage du chef de l’Etat de deux semaines en Grande-Bretagne pour une « visite médicale », selon son entourage.
De son côté, un syndicat de médecins a menacé de se mettre en grève dès jeudi pour protester contre le non-paiement de plusieurs arriérés de salaires.
Le Nigeria, pays de 200 millions d’habitants, comptait 42 000 médecins généralistes enregistrés en 2019, selon l’Association des médecins du Nigeria (NMA), soit deux médecins pour environ 10 000 habitants.
Au moment des premiers cas de coronavirus dans le pays le plus peuplé d’Afrique, le docteur Francis Faduyile, président de la NMA, avait déclaré qu’entre « 70 à 80 % des institutions publiques de santé n’avaient pas d’eau courante ou suffisamment propre pour se laver les mains ».
AFP et Lemonde