Les combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont tué, mardi 9 juin, au moins 69 personnes lors d’une attaque contre un village d’éleveurs dans le nord-est du Nigeria. Plusieurs sources ont indiqué à l’AFP que le bilan initial de 59 morts communiqué mardi avait été revu après la découverte de dix nouveaux corps autour du village de Felo, dans le district de Gubio (État du Borno).
« En réalité, 69 personnes ont été tuées. Des cadavres supplémentaires ont été découverts dans les étendues alentour », a indiqué un haut responsable militaire.
Ibrahim Limam, un membre d’une milice locale soutenue par le gouvernement, a donné les mêmes chiffres.
« Les corps jonchaient le sol sur une vaste étendue, car les assaillants ont poursuivi leurs victimes, leur tirant dessus et les écrasant avec leurs véhicules », a-t-il déclaré.
Selon un chef de communauté, les 69 victimes sont « des hommes et des enfants » qui surveillaient le bétail à un point d’eau à l’extérieur du village.
Ils « ont été encerclés par surprise par des hommes armés », a-t-il expliqué, « il s’agit d’une étendue ouverte, où on ne peut se cacher nulle part. Ils ne pouvaient pas s’échapper, ils ne pouvaient pas distancer les véhicules ».
Cette attaque constitue, selon un chef local, des représailles à l’assassinat de combattants jihadistes par la milice d’autodéfense locale qui protégeait le bétail du village contre le vol.
Le vol de bétail à répétition avait incité les habitants à former une milice pour sécuriser leur village, a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a fait état du même bilan de 59 victimes. Les miliciens ont « chassé les insurgés » dans la brousse, tuant certains d’entre eux dans des échanges de feu, a expliqué Ibrahim Liman.
Gubio, située à 80 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, a été à plusieurs reprises la cible des jihadistes d’ISWAP. En réaction, plus de 100 miliciens et chasseurs traditionnels ont été déployés par les autorités locales pour protéger la localité et ses environs contre les agressions.
L’ISWAP est une faction dissidente de Boko Haram, qui a fait scission en 2016. Elle a multiplié les attaques meurtrières contre l’armée depuis deux ans. Mais ces derniers mois, les attaques contre les civils attribuées à l’ISWAP ont également augmenté. L’insurrection jihadiste a fait 36 000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009.
AFP REUTERS FRANCE24