Ce ne sera pas pour ce lundi. Le lancement de la mission Artemis a été annulé ce 29 août à cause d’un problème technique sur l’un des moteurs principaux de l’engin, a annoncé la Nasa. Depuis Cap Canaveral en Floride, la nouvelle fusée SLS (Space Launch System) devait s’élancer à partir de 14 h 33 (heure française) direction la Lune. Il s’agit de la première étape d’une très longue mission de la Nasa qui a pour but de renvoyer des humains sur la Lune d’ici 2025 ou 2026. Quelques minutes après l’heure prévue du lancement, et après avoir dans un premier temps annoncé un retard, la Nasa a finalement indiqué que le décollage était annulé. Des problèmes techniques et liés à la météo ont en effet été rencontrés durant les préparatifs complexes de la fusée, la plus puissante du monde.
La prochaine date de décollage possible est le vendredi 2 septembre, puis le 5 septembre. Mais le problème devra d’abord être évalué par les équipes de la Nasa avant de déterminer une nouvelle date.
Risque de foudre, fuite et moteur défaillant
Les réservoirs de la méga-fusée ont bien été remplis de plus de trois millions de litres d’hydrogène et d’oxygène liquides ultra-froids. Mais le remplissage avait commencé avec environ une heure de retard à cause d’un risque de foudre trop élevé au milieu de la nuit.
Aux alentours de 8 heures ce matin (heure française), les équipes techniques ont commencé à remplir les réservoirs de carburant sur le pas de tir de la fusée d’Artemis. Mais « un pic de la quantité d’hydrogène autorisée à s’échapper dans le bidon de purge » a été constaté. Le problème est survenu pendant « la transition entre le remplissage lent d’hydrogène liquide dans l’étage central de la fusée Space Launch System et les opérations de remplissage rapide », précise la Nasa dans une publication sur son blog.
Une heure après cet incident, la Nasa a alerté que « les équipes continuaient de dépanner une fuite d’hydrogène liquide à l’interface d’accouplement avec l’étage central. Après avoir refroidi manuellement l’hydrogène liquide dans le cadre des efforts de dépannage, ils effectuent des opérations de remplissage rapide ».
Puis, vers 13 heures (heure française), un nouveau problème, décisif, est apparu : l’un des quatre moteurs RS-25, sous l’étage principal de la fusée, n’arrivait pas à atteindre la température souhaitée – condition nécessaire pour pouvoir l’allumer.
Le compte à rebours a alors été stoppé, et après plus d’une heure et demie d’attente et de tentatives de régler le problème, la directrice de lancement à la Nasa, Charlie Blackwell-Thompson, a pris la décision finale d’annuler.
Il était toutefois « largement anticipé » que cet horaire ne soit pas respecté, a déclaré le commentateur du direct vidéo de la Nasa.
Un voyage de 39 à 42 jours
Des milliers de personnes avaient fait le déplacement pour assister au spectacle, dont la vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris.
Le lancement est réglé au millimètre. Deux minutes après le décollage, les propulseurs d’appoint retomberont dans l’Atlantique. Puis au bout de huit minutes, l’étage principal se détachera et c’est au bout d’environ 1 h 30 que la capsule Orion se mettra sur le chemin de la Lune, qu’elle mettra plusieurs jours à atteindre.
La capsule Orion sera installée au sommet de la fusée, ici sans équipage, afin de tester la fiabilité des engins, et permettre d’envoyer des hommes en toute sécurité lors de la prochaine étape. Orion restera en orbite autour de la Lune sans se poser avant de retourner sur la Terre.
Au total, le voyage devrait durer entre 39 et 42 jours. La mission Artemis 1 s’inscrit dans un retour sur la Lune pour la Nasa qui prévoit d’envoyer des hommes autour de la Lune en 2024 et de reposer le pied sur le satellite d’ici 2025. L’objectif est de pouvoir aller sur Mars d’ici les années 2030 au plus tôt.
Un échec complet de la mission serait dévastateur pour une fusée au budget faramineux (4,1 milliards par lancement, selon un audit public) et en retard de plusieurs années (commandée en 2010 par le Congrès américain pour une date initiale de décollage en 2017).
AFP et Huffingtonpost