
L’Assemblée nationale a consacré sa plénière de ce jeudi, présidée par M. Ahmedi Ould Hamadi, son premier vice-président, au suivi des réponses apportées par le ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel, M. Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb, à la question orale qui lui a été adressée par la député Mana Bouhoubeini, et relative à la situation des imams et des mosquées en Mauritanie.
Les mosquées et leurs imams ont longtemps souffert de la marginalisation, dans toutes ses formes et dans tous les domaines, supportant des dépenses telles que les factures de l’eau et de l’électricité, contrairement à leurs semblables dans les États islamiques, s’est interrogée la parlementaire selon laquelle les imams perçoivent les salaires les plus bas dans ce pays islamique, appelant à généraliser ces émoluments à tous les imams, de leur dispenser des formations et des séances de mise à niveau afin qu’ils puissent s’acquitter comme il se doit de leur mission.
« Quelles sont les perspectives d’avenir envisagées par le gouvernement afin de donner aux mosquées et aux imams la place honorable qui leur revient au sein de la société musulmane, dont le sort est lié au respect des maisons d’Allah et des héritiers de ses prophètes », a dit, la députée dans son interpellation orale du ministre.
« Le département a embauché 800 imams et muezzins au cours des deux dernières années, ce qui est une première, dont un recrutement des muezzins par voie d’un concours national transparent », a affirmé Ould Amar Taleb dans ses réponses, qualifiant les indemnités qu’ils perçoivent d’assistance et non de salaires, mettant en exergue leur caractère permanent et l’accès de tous les imams salariés à l’assurance maladie.
« Un autre concours est en cours de préparation en vue de l’enrôlement de tous les imams et muezzins chargés de mosquées, et avec lesquels le département a déjà contacté plus du tiers », a-t-il ajouté.
« C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un budget spécial est alloué aux mosquées et que le département adopte une clause fixe d’entretien des mosquées à partir de la première année et l’engagement de dépenses conséquentes à des fins de restauration et de maintenance des mosquées, en plus de la construction de maisons d’Allah en partenariat avec les institutions et les fondations de bienfaisance…etc. », a poursuit le ministre des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel.
« Les villes de l’intérieur ont été associées aux opérations d’entretien des mosquées, lesquelles étaient circonscrites par le passé à la capitale, avec au programme leur lancement cette année à partir des deux Hodhs et ultérieurement, à un rythme annuel au niveau de deux wilayas du pays ainsi de suite », a-t-il indiqué, précisant que le département est fin prêt pour intervenir dans toute mosquée nécessitant une restauration, un ameublement, des équipements ou des travaux de construction, selon les circonstances, rappelant les nombreuses et promptes interventions faites par le ministère au profit de plusieurs mosquées.
« Concernant l’ameublement, le département a équipé un grand nombre de mosquées à l’intérieur et à l’extérieur de la capitale, dont la Grande Mosquée, meublée à raison de dizaines de millions sur instructions de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani », a-t-il ajouté.
« Quant aux mahadras, ces écoles coraniques ont été classées suivant le niveau scientifique en trois catégories, avec la perception des responsables de certaines d’entre elles, soit la majorité, de salaires mensuels », a précisé le ministre, selon lequel, le département s’est investi au cours des deux dernières années pour leur développement à travers de multiples appuis.
« Le projet de l’enseignement originel, couvrant auparavant 60 mahadras, s’étend aujourd’hui à des centaines d’écoles coraniques opérant dans les zones les plus fragiles et qui ont le plus besoin d’enseignement en cas d’espèce et auxquelles le ministère a consacré des incitations à des fins d’encouragement face aux conditions difficiles qu’elles traversent », a précisé Ould Amar Taleb.
« Un millier environ de mahadras, sis dans les quartiers qui requièrent le plus un enseignement originel, bénéficient d’une attention particulière du département », a-t-il dit, révélant l’établissement du ministère d’une cartographie de tous les acquis réalisés par les mahadras à travers le pays.
« L’État a décidé de créer un institut ou une faculté de formation exclusivement réservé aux imams et aux prêcheurs et dont la création a accusé du retard, en raison de la recherche d’un mécanisme approprié pour assurer son succès après la finalisation de l’étude juridique s’y rapportant », a indiqué le ministre.
« La raison du retard de l’Autorité nationale pour la Zakat et les activités caritatives s’explique par le souci des pouvoirs publics, de faire de cet organisme un outil efficace satisfaisant tous les objectifs tracés d’une part et du fait qu’il faut mettre à jour les textes juridiques, sensibiliser les médias et impliquer les parties prenantes, d’autre part, avec par ailleurs un agenda portant sur la sensibilisation sur cette autorité dans les wilayas de l’intérieur du pays après la saison du Hajj en coordination avec les hommes d’affaires et les fédérations des éleveurs et du commerce et tous les acteurs et personnes intéressées », a-t-il conclu.
AMI