Désormais libéré de toute fonction officielle, il dénonce la corruption et la gestion de la crise sécuritaire au Mali. Le 29 février, lors d’un meeting enflammé au Palais de la culture de Bamako, il avait invité ses compatriotes à « prendre leur destin en main » et à manifester le 6 mars. Si cette déclaration lui a valu une convocation chez le procureur, la mobilisation de ses partisans, qui ont encerclé le tribunal, a conduit à un report sine die de son audition, et Tiébilé Dramé, le ministre des Affaires étrangères, a été immédiatement dépêché à son domicile afin d’apaiser les tensions.
Depuis qu’il a quitté la tête du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), en avril 2019, Mahmoud Dicko ne chôme pas. « J’officie dans ma mosquée, je lis et je reçois des visiteurs chaque jour », confie-t-il. Ce que ne dit pas ce religieux, qui fait partie de ceux qui ont obtenu la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, en avril 2019, et qui a, en août suivant, créé une structure destinée à entretenir son influence (Coordination des mouvements, associations et sympathisants, CMAS), c’est qu’il est devenu la figure principale de contestation dans le pays. Ses meetings rassemblent des milliers de personnes, et ses sorties virulentes font trembler le pouvoir.
JeuneAfrique