
Une enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pointe la responsabilité directe du régime syrien dans trois attaques au gaz sarin et au chlore, perpétrées en mars 2017 à Latamné, près d’Hama, dans le nord de la Syrie, qui ont fait une centaine de blessés.
Dans le rapport remis mercredi 8 avril à ses Etats membres, l’organisation internationale estime que « les opérations militaires de nature stratégique, telles que ces trois attaques, n’ont lieu que sur ordre des plus hauts niveaux des forces armées arabes syriennes ». Un premier rapport de l’OIAC sur ces événements, publié en 2018, avait documenté l’usage d’armes chimiques mais, conformément à son mandat, l’organisation s’était abstenue de pointer du doigt la moindre partie. Depuis juin 2018 et un vote en ce sens de ses Etats membres, l’OIAC dispose d’un pouvoir de désignation des responsables, confié à l’équipe d’identification et d’enquête. Le nouveau document n’incrimine pas explicitement le président Bachar Al-Assad, mais évoque l’implication des forces du Tigre, une unité d’élite de l’armée, et celle du chef d’état-major de l’armée syrienne, qui est placé sous les ordres du chef de l’Etat. « L’autorité du commandant en chef des forces armées, en tant que principal décideur exerçant pleinement ses pouvoirs de commandement sur les forces armées, a été confirmée à maintes reprises. »