
Un geste de désespoir dans un Liban en proie à une profonde crise économique. Un homme armé retient, ce jeudi 11 août, des employés de l’agence bancaire de la Federal Bank, à Beyrouth, en otage pour réclamer son épargne de plus de 200 000 dollars, ont indiqué des sources de sécurité à l’AFP. La banque proche de la très commerçante rue Hamra était en début d’après-midi entourée d’un imposant cordon de sécurité. L’usager en colère « est entré avec un fusil de chasse et des matériaux inflammables et a menacé les employés pour qu’ils lui donnent son épargne », a expliqué l’une de ces sources. Une autre source a précisé que le quadragénaire avait « répandu de l’essence, fermé la porte de la banque et retenait les employés en otage ».
Un otage libéré
Selon l’agence d’information libanaise NNA, l’homme a « menacé de s’immoler par le feu et de tuer tout le monde en braquant son pistolet sur la tête du directeur d’agence ». Il a déclaré avoir pris d’assaut la banque parce que son père « a été admis à l’hôpital il y a quelque temps pour une opération et ne pouvait pas la payer », ajoute NNA.
« Mon frère a 210 000 dollars en banque et veut obtenir seulement 5 000 dollars pour payer les factures d’hôpital », a déclaré aux journalistes son frère Atef al-Cheikh Hussein présent sur les lieux. Il a qu’il se rendrait dès qu’il aurait son argent. D’après lui, son frère s’est emparé d’une arme « à la banque et ne l’avait pas apportée avec lui ». « Peu importe s’il va en prison, l’important est qu’on soulage notre détresse (financière) », a-t-il ajouté.
Une vidéo mise en ligne montre deux négociateurs qui réclament à l’assaillant -qu’ils appellent Bassam- de libérer deux clients. Brandissant son arme et une cigarette, il a ensuite libéré un otage, selon un correspondant de l’AFP sur place, alors que des dizaines de passants et de proches des otages se rassemblaient à la banque.
Par ailleurs, l’association »Cri des déposants » a lancé un appel à la mobilisation en solidarité avec le preneur d’otages, rapporte L’Orient Le Jour. Selon le responsable de l’association, le preneur d’otages aurait refusé une première offre de l’administration de la banque.
Depuis 2019, le Liban traverse l’une des pires crises socio-économiques dans l’histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. La monnaie nationale a perdu plus de 90 % de sa valeur et environ 80 % de la population a plongé dans la pauvreté, notamment du fait des restrictions bancaires draconiennes qui les empêchent d’avoir librement accès à leur argent. Régulièrement, des incidents violents éclatent entre employés de banque et épargnants excédés. En janvier, un client d’une banque avait déjà pris des employés en otage pour récupérer ses économies, relève L’Orient Le Jour. Il avait pu récupérer son argent.
AFP et Huffingtonpost