Les indépendantistes du Front Polisario ont affirmé, mardi 9 février, avoir tué trois militaires marocains, la veille, lors d’une attaque dans la région de Ouarkziz, dans le sud du Maroc, à proximité du territoire disputé du Sahara occidental. Cette annonce du « ministère » sahraoui de la défense n’a toutefois pu être confirmée de source indépendante et il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire officiel de la part du gouvernement marocain, qui n’a pour l’heure ni confirmé ni démenti.
C’est la première fois que les forces sahraouies disent avoir infligé des pertes dans les rangs marocains à l’intérieur du Maroc depuis la rupture du cessez-le-feu déclarée par le Polisario mi-novembre.
Le communiqué répercuté par l’agence sahraouie SPS fait état d’une « opération contre une garnison […] des forces marocaines stationnée à Ouarkziz, à l’intérieur du Maroc », lundi à l’aube. L’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) « a occupé cette garnison avant de la démolir entièrement », affirme le communiqué, qui ne mentionne aucun bilan côté sahraoui. L’opération, qui a permis de saisir des armes, des munitions et des documents, a fait trois morts dans les rangs marocains, « dont un sous-officier », selon la même source.
Le texte fait état, sans détails, d’une « opération similaire » dans le secteur de Touizgui, plus à l’est vers la frontière algérienne. Cette assertion n’a également pas pu être confirmée de source indépendante.
« Propagande guerrière »
Le Polisario se dit « en état de guerre de légitime défense » depuis que le Maroc a envoyé, le 13 novembre, des troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du Sahara occidental, pour chasser un groupe de militants sahraouis qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine. En janvier, les forces sahraouies avaient affirmé avoir bombardé la zone de Guerguerat en prévenant d’une prochaine « escalade ». Rabat avait alors évoqué des « tirs de harcèlement ».
En écho de la position officielle du royaume, le site marocain d’information Yabiladi a répercuté mardi le communiqué annonçant les trois décès, affirmant que « le Front Polisario continue d’alimenter la propagande guerrière contre le Maroc ».
La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario. Celui-ci réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
AFP et Lemonde