
Les responsables militaires américains à Djibouti ont commencé à fermer l’accès au camp Lemonnier pour une durée indéterminée après qu’un contractant et un personnel administratif de la base ont été testés positif au coronavirus, indiquait, mardi 28 avril, Stars and stripes, le quotidien destiné aux forces armées américaines en service à l’étranger. « C’est une mesure temporaire dont la durée dépendra de l’évolution des conditions sanitaires à Djibouti », a fait savoir le capitaine Scott Rye, porte-parole du Groupe de forces interarmées et interalliées pour la Corne de l’Afrique (Combined Joint Task Force-Horn of Africa).
Cette décision fait suite à celle, prise le jeudi précédent, de placer la garnison de Djibouti – incluant le camp Lemonnier, le port et l’aérodrome de Chabelley – en état d’urgence sanitaire en raison du nombre de cas de malades du Covid-19 dans ce petit pays de la Corne.
Le pouvoir autoritaire du président Ismaïl Omar Guelleh éprouve en effet les plus grandes difficultés à faire respecter le confinement et ne cache plus son inquiétude face au rythme de propagation de l’épidémie. Djibouti enregistrait, au 28 avril, quelque 1 300 cas de Covid-19, pour un million d’habitants, et au moins deux personnes en sont décédées. Le pays affiche ainsi la plus grande prévalence du continent avec 98,6 cas pour 100 000 habitants, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine. Mais c’est aussi le pays de la Corne de l’Afrique à avoir effectué le plus de tests de dépistage. Dès les premiers cas, l’aéroport international a aussi été fermé aux vols de passagers, et presque toutes les entreprises ont été fermées.
Les deux personnes testées positives sur la base sont un personnel administratif et un contractant de l’armée américaine. Par précaution, le commandement de la Combined Joint Task Force-Horn of Africa, établi sur l’ancien site de la légion étrangère française, a décidé d’isoler la base du reste de la ville et demandé aux contractants domiciliés ailleurs d’emménager dans des logements temporaires sur le site militaire au plus tard le 4 mai. Certains d’entre eux hésitent à quitter leur villa pour aller vivre dans des conteneurs d’habitation sur la base où colocataires et salles de bain communes rendent difficiles le maintien de la distance entre les gens, rapporte le Stars and stripes.
Le monde