Selon Washington, l’auteur de la fusillade de Pensacola, en Floride, avait des « liens importants » avec le groupe terroriste Al-Qaïda et ce « avant même d’arriver aux États-Unis« , a confirmé le ministre américain de justice William Barr lundi 18 mai. Il s’agit d’une confirmation peu après des fuites dans la presse américaine basées sur ses données téléphoniques.
Militaire saoudien en formation aux États-Unis et âgé de 21 ans, Mohammed al-Shamrani, avait ouvert le feu le 6 décembre 2019 dans la base de Pensacola en Floride, faisant trois morts et huit blessés, avant d’être abattu par la police.
Après avoir réussi à accéder aux données de ses téléphones portables, les enquêteurs ont établi qu’il était radicalisé depuis au moins 2015 et que son attaque était « le résultat d’années de planification et de préparation », a précisé le directeur du FBI Christopher Wray, lors d’une conférence de presse. Selon les États-Unis, les premiers éléments de l’enquête avaient montré qu’il était « motivé par l’idéologie jihadiste ».
Début février, la fusillade avait été revendiquée par le groupe Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa). Quelques jours plus tard, Washington avait annoncé avoir « éliminé » son chef Qassim al-Rimi.
Accès aux données des téléphones
Mais rien, jusqu’ici, ne permettait de dire si Mohammed al-Shamrani était juste inspiré par le groupe ou s’il avait été en contact direct avec ses membres.
Les enquêteurs américains, qui demandaient à Apple de pouvoir accéder aux données de ses téléphones, ont finalement réussi à récupérer par leurs propres moyens les données d’au moins un des deux appareils, selon la CNN et le New York Times.
Ils ont découvert que le Saoudien avait échangé avec au moins un agent d’Aqpa avant l’attaque, ont assuré des sources anonymes aux deux médias.
La fusillade avait tendu les relations entre Washington et Riyad – des alliés historiques. Dans un appel au président Donald Trump, le roi Salmane avait condamné un crime « abominable » et assuré que le tireur ne représentait pas son peuple.
Washington avait ensuite annoncé le renvoi de 21 militaires saoudiens, sur les quelque 850 en formation aux États-Unis, parce qu’ils avaient publié ou consulté des « contenus offensants » sur les réseaux sociaux, « jihadistes », « anti-américains » ou de nature pédophile.
Le FBI n’avait toutefois trouvé « aucune preuve d’une collaboration ou de la connaissance préalable de l’attaque » de Pensacola par d’autres militaires en formation aux États-Unis.
Les relations entre Washington et Riyad avaient déjà connu un sérieux revers après les attentats du 11 septembre 2001 : 15 des 19 pilotes qui avaient détourné des avions, provoquant la mort de plus de 3 000 personnes, étaient des Saoudiens.
AFP et France24