
Un assaillant armé d’un couteau s’écriant “Allah Akbar” a décapité une femme et tué deux autres personnes dans une attaque présumée terroriste survenue jeudi matin à la Basilique Notre-Dame en plein cœur de Nice, où s’est rendu le président Emmanuel Macron. Sur les lieux du drame, le chef de l’Etat a annoncé un renforcement de l’opération Sentinelle, qui passera dans les prochaines heures de 3.000 à 7.000 militaires mobilisés pour protéger notamment les lieux de cultes. Après les attentats de 2015, l’opération Sentinelle avait mobilisé jusqu’à 10.000 soldats.
“Nous nous mettrons ainsi en situation de protéger tous les lieux de culte, en particulier bien évidemment les églises, pour que la Toussaint puisse se dérouler dans les conditions qui sont dues”, a souligné Emmanuel Macron. Quelques heures avant l’attaque de Nice, un homme muni d’une arme de poing a été abattu par la police à Avignon après avoir menacé des passants.
Un homme a par ailleurs été arrêté à Djeddah, en Arabie saoudite, après avoir attaqué, armé d’un couteau, un vigile du consulat de France, a annoncé l’ambassade de France à Ryad. Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé que le plan Vigipirate en France était porté au niveau “urgence attentat” sur l’ensemble du territoire national.
“La réponse du gouvernement sera ferme, implacable et immédiate”, a dit le chef du gouvernement à la tribune de l’Assemblée nationale, alors qu’un conseil de défense est prévu pour vendredi. L’attaque à Nice intervient deux semaines seulement après l’assassinat de Samuel Paty, professeur de collège décapité par un réfugié d’origine tchétchène quelques jours après avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.
A la suite à cet assassinat, plusieurs médias français ont publié des caricatures du prophète, suscitant des critiques voire de la colère dans une partie du monde musulman où des appels au boycott de produits français ont été lancés. Jeudi, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les musulmans de France à annuler les célébrations de la fête de la naissance du prophète (Mawlid), prévues ce jour, en signe de deuil et de solidarité avec les trois victimes de l’attentat de Nice.
LE PARQUET NATIONAL ANTITERRORISTE SAISI
L’attaque s’est produite vers 9h00 à la basilique Notre-Dame, située avenue Jean Médecin, la principale artère commerçante de Nice. Deux femmes et un homme ont été tuées par un assaillant qui a été blessé et interpellé par les forces de l’ordre peu de temps après. “Il ne fait aucun doute [sur le sens du geste] de l’auteur de ces actes, qui n’a cessé de répéter en boucle devant nous ‘Allah Akbar’ alors qu’il était médicalisé sur place”, a déclaré le maire de Nice, Christian Estrosi.
Selon une source policière, l’attaquant, grièvement blessé, est un homme d’une vingtaine d’années qui a dit s’appeler Brahim mais n’avait pas de papiers d’identité sur lui. Ses empreintes ont été relevées pour identification, a ajouté cette source.
Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête de flagrance pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Selon une autre source policière, une femme de 70 ans a été décapitée lors de cette attaque et un homme a succombé après avoir été frappé à la gorge ou égorgé. La troisième victime, une femme qui avait pu se réfugier dans un bar voisin de l’église, est décédée des suites de ses blessures.
Une des victimes était le sacristain de la basilique, un homme de 45-50 ans, père de deux enfants, a déclaré à Reuters le père Gil Florini, curé à Nice. “Il faisait très bien son métier de sacristain, c’était quelqu’un de très gentil. Il avait juste ouvert l’église, il n’y avait pas d’office”, a-t-il ajouté.
La ville de Nice a déjà été frappée le 14 juillet 2016 par un attentat au camion sur l’emblématique promenade des Anglais, qui avait fait 86 morts et 458 blessés. “Trop c’est trop, il est temps maintenant que la France s’exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l’islamo-fascisme de notre territoire”, a déclaré Christian Estrosi.
Reuters