Le gouvernement éthiopien a accordé aux Nations unies un accès humanitaire « sans restriction » à la région dissidente du Tigré, à l’issue de quatre semaines de conflit armé et de demandes pour y délivrer de l’aide, selon un document consulté mercredi 2 décembre par l’AFP. Ce document, un accord signé par l’ONU et le ministre éthiopien de la Paix, autorise « un accès sans restriction, continu et sécurisé du personnel et des services humanitaires aux populations vulnérables dans les régions gérées (par le gouvernement) au Tigré et dans les zones frontalières des régions Amhara et Afar » voisines.
Un haut responsable onusien ayant requis l’anonymat a indiqué mercredi que cet accord permettrait aux Nations unies et à ses partenaires humanitaires de délivrer de l’aide « partout où des gens en ont besoin ». De premières évaluations en matière d’aide sur place commenceront « dès que nos équipes de sécurité nous donnerons le feu vert », a-t-il ajouté.
La région du Tigré coupée du monde
Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale à l’assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région et défiait son autorité depuis des mois.
L’ONU mettait en garde depuis plusieurs semaines contre une possible catastrophe au Tigré, quasiment coupé du monde depuis, en raison d’un blackout sur les communications et des restrictions d’accès.
Avant le conflit, environ 600 000 personnes – dont 96 000 réfugiés érythréens vivant dans quatre camps – dépendaient totalement de l’aide alimentaire pour se nourrir au Tigré, et un million d’autres bénéficiaient d’un « filet de sécurité » alimentaire, selon le Bureau onusien de coordination humanitaire (Ocha).
AFP et France24