Tout puissant sous l’ère Bouteflika, le journaliste et PDG du premier groupe de médias privé algérien, Ennahar, Anis Rahmani, a fini par être rattrapé par la justice. Il a été condamné, dimanche 15 novembre, à cinq ans de prison ferme, selon Ennahar. Une peine d’une sévérité sans précédent à l’encontre d’un patron de presse en Algérie. Proche de l’entourage de l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, le patron d’Ennahar était poursuivi pour avoir enregistré et diffusé une communication téléphonique qu’il avait eue avec un officier supérieur de l’armée.
De son vrai nom Mohamed Mokaddem, Anis Rahmani, journaliste de 49 ans, était alors accusé d' »outrage à un officier durant l’exercice de ses fonctions », « diffamation à l’encontre de l’armée », « outrage à corps constitué » et « atteinte à la vie privée en enregistrant une communication sans l’accord du concerné », selon le site en ligne d’Ennahar dont il est propriétaire.
En détention depuis février dernier, il a également écopé d’une amende de 100 000 dinars (près de 700 euros) dans cette affaire.
Le 15 octobre dernier, Anis Rahmani a par ailleurs été condamné à six mois de prison ferme pour diffamation dans une autre affaire, qui l’opposait au directeur de la revue arabophone Echourouk El-Arabi, Yassine Fodil.
AFP et France24