Les Nations unies ont exhorté le Mozambique, mardi 10 novembre, à enquêter sur des massacres de villageois dans le nord du pays. D’après plusieurs médias locaux, dont Mediafax et The Pinnacle News, au moins 50 personnes ont trouvé la mort ces derniers jours dans des attentats perpétrés par des combattants liés à l’organisation Etat islamique (EI). Les corps mutilés d’au moins cinq adultes et quinze adolescents avaient été retrouvés, le 2 novembre, dispersés dans une forêt du district de Muidumbe. « Il s’agissait de jeunes gens venus participer à une cérémonie d’initiation, entourés de leurs aînés », selon un officiel du district voisin de Mueda, qui a refusé d’être identifié.
Des djihadistes qui ont prêté allégeance à l’EI sont actifs depuis trois ans dans la région mozambicaine de Cabo Delgado. Ils s’y sont emparés de villes-clés pendant de brèves périodes et ont frappé cette année plusieurs cibles militaires. En avril, ils avaient également décapité une cinquantaine de jeunes gens qui refusaient de rejoindre leurs rangs.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé, mardi, la tenue d’une enquête. « Le secrétaire général est choqué par les récentes informations faisant état de massacres par des groupes armés non étatiques dans plusieurs villages […] y compris la décapitation et l’enlèvement de femmes et d’enfants », a déclaré son porte-parole dans un communiqué. Le gouvernement mozambicain n’a, pour le moment, pas répondu à la demande de l’ONU.
Les attaques des islamistes ont fait au moins 2 000 morts et provoqué le déplacement de plus de 400 000 personnes depuis 2017, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Group, basée aux Etats-Unis. Les massacres récents ont suscité l’indignation du président français, Emmanuel Macron. « Des barbares détournent une religion de paix pour semer la terreur : le terrorisme islamiste est une menace internationale qui appelle une réponse internationale », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
AFP Lemonde et Reuters