« La vraie pandémie c’est Pol Pillard / Trente-huit ans de dictature, c’est fini /On ne peut plus parler, on ne peut plus crier / Il nous reste qu’une chose à faire c’est d’appeler Fokou. » Dans son dernier titre, Allô Fokou, Richard Bona frappe fort. D’autant plus lorsque l’on sait que, dans les rues de Yaoundé et sur les réseaux sociaux, l’expression « va chez Fokou » – du nom d’une célèbre chaîne de magasins – revient à dire depuis plusieurs semaines : « Va t’acheter une corde pour te faire pendre. »
Les mains posées sur la console de son studio de Miami, ville d’adoption du célèbre bassiste camerounais depuis qu’il a acquis la citoyenneté américaine en 2005, Richard Bona a dévoilé son dernier titre lors d’un live sur Facebook, le 2 juin. Sa chanson, véritable épigramme contre le régime de Yaoundé et ses partisans, dont il prophétise la chute imminente, a depuis atteint des sommets : le morceau caracole en tête des téléchargements sur les principales plateformes musicales, a enregistré plus de 63 000 vues sur YouTube, et le « live » de lancement totalise pas moins 12 000 commentaires sur Facebook…
Déjà réputé pour ses prises de positions radicales, Richard Bona est encore monté d’un cran, ces dernières semaines. L’artiste, comme la plupart de ses affidés, est convaincu d’un changement imminent de régime au Cameroun.
JeuneAfrique