Le président cubain Miguel Diaz-Canel a rendu responsable lundi 12 juillet le gouvernement américain des manifestations historiques survenues la veille, via sa “politique d’asphyxie économique”, tandis que Washington et l’Union européenne appellent au calme. À la télévision, le dirigeant communiste a assuré que son gouvernement essaie d’“affronter et de vaincre” les difficultés face aux sanctions américaines, renforcées depuis le mandat du président américain Donald Trump. “Que cherchent-ils? Provoquer des troubles sociaux”, mais aussi “le fameux changement de régime”, a-t-il dénoncé.
Des accusations qualifiées de “grave erreur” par le secrétaire d’État américain Antony Blinken, ce qu’a contesté le chef de la diplomatie cubaine Bruno Rodriguez, fustigeant “le renforcement de la politique de siège économique en pleine pandémie”. Le président américain Joe Biden a lui appelé “le régime cubain à entendre son peuple” et son “appel vibrant à la liberté”, en se gardant de toute “violence” contre les manifestants.
Même ton du côté de l’Union européenne, dont le chef de la diplomatie Josep Borrell a demandé “aux autorités d’autoriser ces manifestations et d’écouter le mécontentement des manifestants”.
Arrivé fin 2018 à Cuba, l’internet mobile, qui a permis dimanche la diffusion en direct d’une quarantaine de manifestations anti-gouvernement à travers l’île, restait coupé lundi soir. Les rues de La Havane étaient quant à elles sillonnées par la police et l’armée, ont constaté des journalistes de l’AFP, mais le calme était revenu après les échauffourées de la veille.
Plusieurs dizaines de personnes, dont des journalistes indépendants cubains, ont été arrêtées et leurs proches se pressaient lundi aux abords des postes de police pour avoir des nouvelles.
“À bas le communisme”
En fin de journée, une manifestation d’une centaine de personnes a éclaté dans un quartier de La Havane, la Güinera, aux cris de “À bas le communisme” et “Patrie et vie”, du nom d’une chanson polémique, avant des heurts avec les forces de l’ordre qui ont arrêté au moins cinq personnes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
AFP et Huffingtonpost