
La suspension du paiement de la dette jusqu’à la fin de l’année, promise par les vingt pays les plus riches de la planète (autrement appelé le G20), a offert un ballon d’oxygène à un certain nombre d’Etats africains au bord de l’asphyxie financière. Mais cette aide ne devrait pas empêcher les économies africaines d’entrer en récession de – 1,5 % en 2020, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Le choc économique mondial provoqué par la pandémie du Covid-19 devrait violemment affecter le continent et, par ricochets, les sociétés françaises installées sur place. « Elles évoluent dans le même environnement et partagent les mêmes conséquences que les autres entreprises d’Afrique. Elles seront donc touchées », souligne Jean-Michel Severino, gérant d’Investisseurs et Partenaires, un fonds consacré aux PME d’Afrique subsaharienne.
a vague pandémique monte lentement sur le continent et nul ne peut prédire jusqu’où elle déferlera. Mais les effets économiques n’ont pas attendu l’apparition des premiers cas. « L’Afrique est dans une situation paradoxale. Elle a été touchée économiquement avant de l’être sur le plan sanitaire », remarque Jean-Michel Severino. Le risque est élevé pour les entreprises incluses dans les chaînes de valeur arrimées à la Chine. Ou celles exportant vers l’Asie ou l’Europe et dont l’activité s’est pratiquement mise en sommeil.
« Les entreprises françaises ont des raisons de s’inquiéter et le plus dur est sans doute à venir », estime Patrice Fonlladosa, président du cercle de réflexion (Re) Sources. « Elles travaillent dans des secteurs qui sont d’ores et déjà lourdement impactés », explique-t-il. Les fermetures de frontières et les restrictions drastiques de mouvements des populations décrétées pour tenter de ralentir la propagation du virus ont quasiment gelé les activités de transport, de services portuaires ou du tourisme. Un coup d’arrêt violent pour des sociétés tricolores telles que Bolloré, leader de la logistique et du transport en Afrique, ou Accor, implanté dans une vingtaine de pays du continent. « Pour elles, c’est comme une voiture dont la vitesse passerait brutalement de 200 à 10 km/h »
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