Les États-Unis, leur président en tête, ont admis que le bilan des morts du Covid-19 serait sans doute pire que prévu. Le pays a déploré lundi 4 mai 1 015 morts supplémentaires en 24 heures, le bilan quotidien le plus bas en un mois, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Au total, plus de 68 000 personnes sont mortes du coronavirus aux États-Unis.
Et le pays passera probablement la barre des 100 000 morts dès le mois de juin, indiquent de multiples modèles épidémiologiques qui ne prédisent pas d’arrêt subit des contagions pendant l’été.
L’un des grands modèles de la pandémie, celui de l’Institut de mesure et d’évaluation sanitaire (IHME) de l’Université de Washington, a ainsi fortement revu à la hausse lundi sa prédiction de décès causés par le nouveau coronavirus, de 72 000 à près de 135 000 morts d’ici le 4 août.
31 États américains déconfinent
L’Institut a indiqué que ce nombre qui a quasiment doublé reflétait l’allègement des restrictions imposées pour lutter contre la propagation du coronavirus, 31 États américains ayant prévu d’assouplir les mesures de distanciation sociale d’ici au 11 mai.
Les projections de l’IHME font partie de celles sur lesquelles se base la Maison blanche. Dimanche, le président américain Donald Trump, accusé par ses détracteurs de ne pas avoir réagi assez rapidement à la pandémie, avait reconnu que son pays allait « perdre 75 000, 80 000 ou 100 000 personnes ».
Un rapport interne des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), consulté par le New York Times, envisage même une nouvelle flambée dès la mi-mai, avec un quasi-doublement du nombre quotidien de décès d’ici le 1er juin, soit 3 000 au lieu d’environ 1 500 en ce moment. La Maison Blanche a fait savoir que ce rapport n’avait pas été adopté par l’exécutif.
100 000 morts début juin ?
« Mon estimation personnelle est qu’on atteindra 100 000 morts début juin », dit à l’AFP Nicholas Reich, professeur de biostatistiques à l’université du Massachusetts, dont le laboratoire a fusionné plusieurs grands modèles d’autres institutions pour tracer une trajectoire moyenne. Selon cette moyenne, il faut s’attendre à 90 000 morts d’ici le 23 mai.
AFP, reuters, et France24