Une seule dose du vaccin Pfizer/Biontech permet-elle de limiter significativement la transmission de Covid-19? La question est soulevée depuis plusieurs semaines, mais les premiers résultats en provenance d’Israël semblent nuancer l’idée. Ce mardi 19 janvier, le Professeur Nachman Ash, coordinateur de la lutte contre le coronavirus dans le pays, a averti qu’une seule dose de vaccin Pfizer/BionTech contre le Covid-19 Covid-19 était “moins efficace qu’on ne le pensait”. Selon lui, elle semble en tout cas inférieure aux 52% annoncés par le laboratoire Pfizer.
S’il n’a pas donné de chiffre précis sur le suivi de pharmacovigilance, un mois après le début de la campagne de vaccination dans le pays, c’est en tout cas la justification qu’il a offerte à l’augmentation des cas de contamination dans le pays ces derniers jours. Israël a recensé plus de 10.200 cas positifs ce mercredi 20 janvier et le gouvernement du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a décidé mardi de prolonger jusqu’au 31 janvier les restrictions sanitaires dans le pays.
Les résultats semblent se confirmer après deux doses
En revanche, les données publiées lundi par le centre médical Sheba à Tel Hashomer (Est de Tel-Aviv) ont montré que le vaccin était efficace après deux doses. 102 employés ont passé un test sérologique une semaine après avoir reçu la deuxième dose du vaccin Pfizer. Résultat: 100 d’entre eux avaient des niveaux d’anticorps 6 à 20 fois plus élevés qu’une semaine plus tôt. “Cela signifie que le vaccin fonctionne à merveille”, s’est réjoui le professeur Gili Regev-Yohai dans le quotidien Haaretz.
La question de l’efficacité du vaccin après une ou deux doses se pose aujourd’hui avec acuité, à l’heure où plusieurs pays ont augmenté le délai de 21 jours recommandé par le fabricant Pfizer/BionTech entre les deux injections. Si Israël a conservé ce délai, le Royaume-Uni prévoit, lui, de monter jusqu’à douze semaines entre les deux doses, afin d’injecter une première dose au plus grand nombre de personnes possible.
En France, sans aller jusqu’à douze semaines, Olivier Véran, ministre de la Santé a indiqué début janvier que “la deuxième dose pouvait être différée jusqu’à six semaines au lieu de trois”.
À la mi-janvier, Sharon Alroy-Preis, la cheffe du service de santé publique du ministère de la Santé, avait pourtant annoncé que le vaccin réduisait les infections d’environ 50% deux semaines après l’administration de la première dose, rapportait le Times of Israël. D’autres travaux, menés par la Caisse de santé Maccabi, ont même abouti à un score de 60%.
Le chercheur en immuno-oncologie, Eric Billy, a toutefois appelé à la prudence quant à l’interprétation de ces premières données dans Le Parisien: “Si vous êtes vaccinés, on peut quand même trouver du virus donc vous pourrez être positif, mais cela ne veut pas dire que vous serez contagieux ou symptomatique”.
Les résultats partiels d’une étude en cours menée par le groupe d’assurance maladie Clalit abondent en ce sens. Ils montraient le 12 janvier dernier que les infections avaient diminué de 33% deux semaines après l’injection de la première dose du vaccin Pfizer. Ce qui signifie que le produit serait efficace, non seulement contre l’apparition de symptômes, mais aussi contre la contamination.
“Pour le moment, on sait que le vaccin diminue le risque d’être malade mais on ne sait pas dans quelle proportion il diminue le risque d’être infecté. Ces premières données confirment qu’il y aura un impact, et il y a de bonnes choses pour qu’il soit encore plus élevé avec deux doses”, a décrypté auprès du Parisien l’épidémiologiste et spécialiste en santé publique Michael Edelstein, professeur à l’université de Bar-Ilan, à Tel Aviv.
Huffingtonpost