
Depuis le début de la pandémie, plus de 300 millions de personnes ont été infectées par le SARS-Cov2, parfois plusieurs fois. Pour certains, l’infection au Covid-19 s’est traduite par un simple rhume. Pour d’autres cela les a conduits à l’hôpital sous respirateur, avec encore des séquelles des mois après, et plusieurs millions de personnes en sont mortes de par le monde. Au cours des deux dernières années, de nombreux chercheurs se sont penchés sur les cas les plus durement touchés, afin de déterminer quelles étaient les causes de l’aggravation.
Un groupe de chercheurs internationaux, parmi lesquels des Toulousains, a décidé de se pencher sur les 85 % de personnes qui s’en sont bien sorties afin de déterminer pourquoi elles étaient mieux équipées face à la maladie.
Un poison pour la cellule
« On s’est rendu compte que cette majorité de personnes exprime un récepteur dans les cellules du nez, des bronches et des poumons qu’on appelle NLRP1. C’est un récepteur qui détecte le coronavirus et permet très vite à la cellule de mourir avant que le coronavirus puisse pousser ou se multiplier. Ce qui l’empêche de diffuser d’une cellule à l’autre et d’induire des dommages aux poumons trop forts », explique Etienne Meunier, chercheur CNRS à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale dont les résultats de l’étude viennent de paraître dans la revue Molecular Cell. Ce récepteur NLRP1, on le trouve en très grosses quantités dans les cellules épithéliales présentes dans le nez, les bronches, la peau et un peu dans les poumons. Et il est assez malin pour berner le virus. « Il ressemble aux protéines du SARS-Cov2. Du coup, il va être utilisé comme des protéines du coronavirus. Sauf qu’une fois qu’il est maturé, ça devient un poison pour la cellule. Et la cellule meurt pour le bénéfice du reste de l’organisme. Le coronavirus ne peut plus se démultiplier à l’infini, il n’a plus de nourriture comme la cellule est morte. C’est le principe de la terre brûlée », poursuit le scientifique.
AFP et 20Minutes