
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné, mercredi 22 avril, à la Côte d’Ivoire de suspendre son mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches emprisonnés depuis quatre mois.
Institution de l’Union africaine basée à Arusha, en Tanzanie, la CADHP, qui avait été saisie début mars par M. Soro et ses proches, « ordonne à l’Etat défendeur (la Côte d’Ivoire) de surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro », dans un arrêt publié ce mercredi.
Candidat déclaré à l’élection présidentielle ivoirienne prévue en octobre, Guillaume Soro faisait l’objet depuis fin décembre 2019 d’un mandat d’arrêt par la justice ivoirienne pour une tentative présumée d’« insurrection », et des détournements de fonds publics, toutes accusations démenties par l’ex-chef de la rébellion des années 2000.
La cour ordonne aussi de « surseoir à l’exécution des mandats de dépôt » contre 19 proches de M. Soro accusés de complicité à divers degrés, actuellement détenus en Côte d’Ivoire, et leur mise en « liberté provisoire » : il s’agit de cinq députés et de membres de son parti, dont d’anciens ministres, ainsi que de deux de ses frères.
Challenger sérieux à la présidentielle
Pour justifier sa décision prise « à l’unanimité », la CADHP estime que le mandat d’arrêt et les mandats de dépôt risquent de « compromettre gravement l’exercice des libertés et des droits politiques des requérants ». La cour invoque également le risque de « dommages irréparables » pour les requérants et la « présomption d’innocence » en leur faveur.
Amnesty International avait demandé le 4 avril des soins d’urgence pour le député Alain Lobognon, considéré comme le bras droit de M. Soro, emprisonné, malade et qui craignait « pour sa vie ». Guillaume Soro a dès le début qualifié cette affaire de politique, une « opération » pour l’écarter de la course à la présidentielle prévue fin octobre.
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