Une attaque contre un poste-frontière à Kafolo, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, près de la frontière avec le Burkina Faso, a coûté la vie à une dizaine de soldats ivoiriens, dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin. Six hommes ont également été blessés et l’assaillant tué, selon le bilan provisoire communiqué par le général Lassina Doumbia, chef d’état-major des armées.
« Les enquêtes sont en cours pour déterminer la nature, les circonstances et le bilan définitif de cette attaque » qui a visé un « poste mixte armée-gendarmerie », précise l’état-major.
« Nos forces sont déjà arrivées en renfort sur la zone et nous avons commencé les ratissages. Dès cet après-midi des moyens aériens vont appuyer nos forces », a assuré le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, lors d’une conférence de presse.
D’après ce communiqué du ministère de la Défense ivoirien, l’attaque a été « menée vers 3 h du matin (locales et GMT) ». Des sources burkinabé l’imputent à plusieurs dizaines d’individus armés, certainement des éléments du JNIM » (acronyme arabe du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda).
Une réponse à une opération antijihadiste dans la région ?
L’attaque s’est produite dans « la même zone que l’opération antijihadiste » menée conjointement par les armées ivoirienne et burkinabè en mai. Cette opération avait conduit à la mort de huit jihadistes présumés, l’arrestation de 38 suspects et la destruction d’une base, selon l’armée ivoirienne.
Selon plusieurs sources sécuritaires, l’attaque est « certainement une réponse » à cette opération qui a privé les « éléments (jihadistes) opérant au Burkina de zone de repli ». « Il y a eu un coup de pied dans la fourmilière. Jusqu’ici, ils étaient tranquilles dans cette zone », a affirmé une de ces sources.
« Qu’il s’agisse ou non de représailles », l’objectif est de « semer la terreur, de désorganiser l’État, d’imposer un modèle sociétal qui n’est pas le nôtre », a estimé Hamed Bakayoko. »Il n’y a pas d’occupation de l’espace. Nous pensons que les assaillants se sont repliés dans la zone de la forêt de la Comoé », a-t-il affirmé.
La présence de jihadistes au nord du parc national de la Comoé avait été repérée depuis plus d’un an. Plusieurs attaques jihadistes avaient eu lieu près de la frontière, côté burkinabè, mais encore jamais côté ivoirien.
Cette attaque en Côte d’Ivoire, où doit se tenir l’élection présidentielle en octobre, illustre de nouveau une poussée de la menace jihadiste vers les pays du golfe de Guinée, après le Sahel.
La zone frontalière ainsi que la zone nord-est de la Côte d’Ivoire sont déconseillées aux voyageurs par le ministère français des Affaires étrangères depuis 2019.
AFP