
Entre les risques pour la santé publique et ceux d’un effondrement économique, le président iranien, Hassan Rohani, a fait son choix. Malgré un danger d’accélération de la propagation du Covid-19, la République islamique s’oriente vers la reprise à très court terme de ses activités économiques, suscitant l’inquiétude des personnels soignants dans le pays, alors que la pandémie n’y est pas maîtrisée.
Ainsi, à partir du samedi 11 avril, deux tiers des activités dites « à faible risque » reprendront en Iran, sauf dans la province de Téhéran, qui attendra une semaine de plus. La décision a été prise alors que le bilan officiel annoncé mercredi est de 3 993 morts et 64 586 cas confirmés.
La décision du président Rohani survient alors que l’économie iranienne est en très grande difficulté à cause, notamment, des sanctions américaines et de la chute importante des cours du pétrole, dont Téhéran parvient encore à exporter de faibles quantités malgré ces sanctions. Dans le contexte de la crise sanitaire, et pour la première fois depuis 1960, l’Iran a demandé au Fonds monétaire international de lui faire un prêt de 5 milliards de dollars (environ 4,6 milliards d’euros). Les Etats-Unis s’y opposent, accusant Téhéran de vouloir utiliser cet argent pour ses « activités terroristes » dans la région, selon la porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis, Morgan Deann Ortagus.