
Depuis un mois et demi, Céline Lebrun-Shaath est sans nouvelles de son époux, Ramy. Arrêté en juillet 2019, ce militant politique égypto-palestinien de 48 ans est incarcéré à la prison de Tora, au Caire, en détention préventive. Expulsée d’Egypte, la Française n’a jamais pu lui rendre visite ou lui parler au téléphone. Depuis le 10 mars, le reste de la famille au Caire, elle non plus, ne peut pas le voir. Face à la propagation de l’épidémie de Covid-19, qui a fait, au 23 avril, 276 morts et contaminé plus de 3 659 personnes, les visites hebdomadaires ont été suspendues, alimentant l’inquiétude des familles face au risque de contamination dans les prisons. Le gouvernement égyptien reste sourd à leurs appels, relayés par les organisations de défense des droits de l’homme, à libérer des détenus.
Céline Lebrun-Shaath implore: « Il y a des libérations dans le monde entier, on pourrait espérer que l’Egypte soit à la hauteur du défi et fasse preuve d’humanité ».
Egalement privée de contact téléphonique, la famille ne sait pas si des mesures de précaution ont été prises au sein de la prison. « On ne sait même pas si nos lettres lui sont transmises, de même que l’argent, les produits d’hygiène et les médicaments qu’on lui a apportés », ajoute-t-elle. Ramy Shaath, qui souffre d’un ulcère et de cholestérol, n’a pas vu de médecin depuis son arrestation. Les mesures d’hygiène et de distanciation sont impossibles à respecter dans la cellule de 25 m2 – dotée d’un coin douche et d’un trou en guise de toilettes –, qu’il partage avec dix-sept codétenus.
Depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 en Egypte, en février, les familles de détenus et les ONG multiplient les appels aux autorités pour qu’elles libèrent des prisonniers. « Les prisons en Egypte sont surpeuplées et sont un nid à infections. On n’a aucune information sur la situation à l’intérieur, si des cas ont été détectés ou des mesures mises en œuvre, c’est terrifiant.
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