
Le gouvernement réfléchit à un traçage numérique afin d’identifier les personnes en contact avec celles infectées par le coronavirus. Et permettre de mettre en place la fin du confinement.
Trouver un équilibre entre santé publique et vie privée. C’est la délicate équation que devra résoudre l’application de « tracking » sur smartphones envisagée par le gouvernement. Objectif : mieux tracer la circulation du virus et les contacts entre les personnes infectées par le Covid-19 et les autres individus.
À défaut de surveiller le bon respect du confinement grâce à la géolocalisation, les données de nos appareils pourraient prévenir une personne qu’elle a été à proximité d’un malade et lui conseiller de se faire tester. Puis de s’isoler à son tour pour endiguer la propagation.
À condition de savoir qui elle a côtoyé et où. C’est ce que l’on appelle le « backtracking » ou la possibilité de répertorier via une application nos déplacements et ensuite de les recouper avec ceux des autres. Une stratégie qui pourrait conditionner un assouplissement du confinement qui paralyse le pays depuis deux semaines et et qui doit durer au moins jusqu’au 15 Avril. Voici cinq solides pistes de réflexions autour de ce projet encore flou.
Quels moyens de géolocalisation en France ?
Suivre les déplacements d’une personne et de son téléphone en quasi-temps réel est techniquement faisable pour tous les opérateurs téléphoniques. Cela passe par le bornage téléphonique, soit la nécessité pour l’appareil de se connecter à l’antenne relais du réseau la plus proche. Ce suivi, qui nécessite d’énormes calculs en continu sur des réseaux déjà saturés, semble irréalisable à l’échelle de dizaines de millions d’individus.
Encore plus précise, la géolocalisation grâce à la puce GPS du smartphone est sur le papier plus envisageable, mais génère aussi des millions d’envois systématiques de positions. Ces données auraient tôt fait de saturer tous les logiciels de traitement. Sans parler des caractères intrusifs et énergivores d’un tel dispositif.
Utilisée notamment pour relier au téléphone des écouteurs sans-fil, la connexion par Bluetooth permettrait, elle, de créer un réseau de géolocalisation indépendant. Il serait établi directement entre les smartphones qui ont l’application.