A Faladié, un quartier du sud de la capitale malienne, la décharge de déchets a provoqué l’incendie du lieu où vivaient près de 1 600 personnes.
Un nuage noir monte au-dessus de Bamako, la capitale du Mali. Il est 13 heures, mardi 28 avril, et la décharge du quartier de Faladié semble se consumer plus vite que d’ordinaire.
En cette journée de saison sèche, les bourrasques de vent sont particulièrement fortes et, enhardies par le vent, les flammes qui couvent sur ce site de déchets ne peinent pas à atteindre le camp de déplacés et une partie du marché aux bétails qui jouxtent la montagne de poubelles. Rapidement, elles prennent leurs aises, léchant une à une les bicoques du lieu. En quelques heures, elles sont maîtresses des lieux et terminent de raser les milliers de masures de fortune qui avaient poussé là.
Ici vivaient près de 1 600 personnes, des déplacés qui avaient tout abandonné dans leur zone de vie désormais minée par les attaques terroristes. 595 réfugiés dont 159 Burkinabés étaient présents sur le site de Faladié lorsque l’incendie a éclaté, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Et si les autorités ne chiffrent pas les décès, « au moins deux personnes n’en sont pas ressorties, un jeune et un vieux », informe un habitant du lieu.
Sur place, les puanteurs se marient dans un cocktail nauséabond. Les déchets carbonisés s’entremêlent aux effluves des carcasses de vaches ou de moutons carbonisés sur place. Il fait près de 60 degrés dans les environs et les pompiers maliens, épaulés par leurs homologues des Nations unies, ne parviennent à maîtriser le sinistre que vers 15 heures, moment où ces naufragés de la vie peuvent commencer à rejoindre ce qu’il reste de leurs habitations.
Lemonde